Partie 1: Une forte population en croissance rapide : un atout pour  assurer le développement économique ?

 

                   Les théories malthusiennes, aujourd’hui communément admises, ne peuvent-elles pas  être nuancées?                                                                                                                    

A/ Un espace très peuplé

Avec deux foyers majeurs de population (Asie de l’est 1.6 milliard dont Chine 1.3 milliard/ Asie du sud 1.6 milliard dont Inde 1 milliard) et un foyer majeur mineur de population (Asie du sud-est : 650 millions d’habitants), la moitié de l’humanité se concentre dans l’est asiatique.

 

Cependant la répartition est très inégale. Il ne faut pas parler sur surpeuplement ou surpopulation. Des régions fortement peuplées (plaine fluviale, littoraux) côtoient des déserts humains (montagnes, espaces intérieurs arides, espaces occupés par une forêt primaire dense).

 

Au delà des facteurs naturels, il faut souligner le rôle central des facteurs humains. De larges régions (sud de la Chine, péninsule indochinoise, Indonésie) sont dotées d’un climat tropical humide  priori hostile à l’homme (faibles densités d’Amazonie, d’Afrique centrale) mais la majorité des sociétés asiatiques ont développé la riziculture intensive mais ce n’est pas le cas de toutes. Ainsi l’île de Java (Indonésie) a une densité moyenne de population de 813 hab/km2 avec des pics à plus de 2000 hab/km2 en milieu rural dans la région de Klaten à contrario des îles périphériques telles que Kalimantan compte moins de 10 hab/km2.

 

En dehors des fronts pionniers,  les dynamiques de la mondialisation (littoralisation, métropolisation) tendent à accroitre les inégalités de densités.

 

B/ Une transition démographique inégalement entamée

Plus un pays  (ou une région au sein d’un pays) est riche plus il est avancé dans la transition démographique. Aujourd’hui règne un consensus néomalthusien dans les pays pauvres.             

 

L’Inde a été un précurseur en se lançant dès 1951 dans une politique visant à réduire la natalité. La Chine ne s’est ralliée à cette vision qu’en 1980 avec la mise en place de la politique de l’enfant unique. Ces mesures volontaires liées à des préoccupations étatiques (nourrir population/ nécessité d’atteindre autosuffisance alimentaire, former la population/ assurer indépendance du développement du pays) accompagnent un mouvement sociologique  lié à l’élévation du niveau  de vie et l’occidentalisation des sociétés et des structures familiales.

 

Les pays les plus riches (Japon, Singapour, Taiwan, Corée du Sud) ont basculé dans la phase post transitoire.

 

C/ Les problèmes de cette brutale transition démographique

Cette évolution engendre des problèmes de vieillissement brutal de la population (gestion des 3e et 4e âges). La Chine est confrontée à des problèmes sociaux liés à l’imposition brutale de la limitation des naissances. Infanticide, abandon massif de filles, surmasculinité ont conduit les autorités chinoises à atténuer les politiques antinatalistes.

 

Il faut relativiser les lectures malthusiennes. Avoir une forte population jeune peut être un atout. De nombreux pays misent sur la mise à disposition d’une masse de main d’œuvre peu couteuse pour attirer les FTN. Une importante population st aussi une bonne chance pour promouvoir une élite qualifiée qui assurera le dynamisme et l’inventivité à long terme du pays. L’élévation du niveau de vie combinée à une population nombreuse permet de développer un marché de consommation intérieur et ainsi moins dépendre des exportations.  Cela contribue à attirer des IDE visant à pénétrer le marché intérieur.

 

Les concepts à définir et utiliser

Foyers de population, littoralisation, métropolisation, transition démographique, inertie démographique, malthusianisme, politique de l’enfant unique, politique antinataliste.