Si on commençait par un chef d'oeuvre...

Tolstoï, Guerre et paix,1869

Publié en feuilleton entre 1865 et 1869 dans Le Messager russe, ce livre narre l’histoire de la Russie à l’époque de Napoléon Ier, notamment la campagne de Russie en 1812. Léon Tolstoï y développe une théorie fataliste de l’histoire, où le libre arbitre n’a qu’une importance mineure et où tous les événements n’obéissent qu’à un déterminisme historique inéluctable.



Quelques bandes dessinées...

Ohtsuka Tommy, Hawkwood, 2010-2019

26 août 1346. Sur le champ de bataille de Crécy gît une montagne de cadavres. Les flèches décochées par les arcs longs anglais ont stoppé net l'assaut de la cavalerie française.
La vue de ce spectacle macabre, fruit d'une stratégie imaginée par le roi Édouard III en total désaccord avec les règles de la chevalerie, inspire à chacun des réflexions différentes : le Prince Noir et Hawkwood ont eux aussi leur opinion...


Maël et Kris, Notre mère la guerre, 2009

Janvier 1915, en Champagne pouilleuse. Cela fait six mois que l'Europe est à feu et à sang. Six mois que la guerre charrie ses milliers de morts quotidiens. Mais sur ce lieu hors de raison qu'on appelle le front, ce sont les corps de trois femmes qui font l'objet de l'attention de l'état-major. Trois femmes froidement assassinées. Et sur elles, à chaque fois, une lettre mise en évidence. Une lettre d'adieu. Une lettre écrite par leur meurtrier. Une lettre cachetée à la boue de tranchée, sépulture impensable pour celles qui sont le symbole de la sécurité et du réconfort, celles qui sont l'ultime rempart de l'humanité. 

Tardi, C'était la guerre des tranchées, 1993

La boue, le froid, les rats, les poux. La peur, aussi. Et le bruit des obus. Et les cris des copains qui tombent, l'un après l'autre. C'était le quotidien des soldats perdus dans leurs tranchées, pendant la Première Guerre mondiale. Cette guerre, c'est l'obsession de Jacques Tardi depuis qu'il est enfant. 



La guerre de 1870

Maupassant (Guy de), Boule de suif, 1879

Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu'on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d'un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l'hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse. Il nous communique toute sa tendresse pour une fille au grand coeur, symbole d'une résistance vouée à l'échec.

 

 

Vautrin (Jean), Le cri du peuple, 1999

Le 18 mars 1871, alors que l'ennemi est aux portes de Paris, le gouvernement de Thiers ordonne de désarmer la Garde nationale. Cette mesure défaitiste révolte le capitaine Tarpagnan, du 88ème régiment de ligne. Il va entendre le cri du peuple et passer du côté de celui-ci avec ses hommes. Commence l'insurrection, et l'épopée de la Commune de Paris.



Première guerre mondiale

Ernst Jünger, Orages d'acier, 1920

Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut.

 

Ernst von Salomon, Les réprouvés, 1926

Les Réprouvés, récit autobiographique paru en 1930, se situe dans la période troublée des lendemains de la Première Guerre mondiale. Issu d'une famille huguenote, Ernst von Salomon s'engage dès 1918 à la sortie de l'École militaire dans les corps francs qui combattent en Haute-Silésie et dans les pays baltes pour écraser la révolution rouge. En 1922, il est condamné à cinq ans de réclusion pour sa participation à l'assassinat du ministre des Affaires étrangères Walther Rathenau. 

 

Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, 2013

Ils ont miraculeusement survécu au carnage de la Grande Guerre, aux horreurs des tranchées. Albert, un employé modeste qui a tout perdu, et Edouard, un artiste flamboyant devenu une «gueule cassée», comprennent vite pourtant que leur pays ne veut plus d'eux. Désarmés, condamnés à l'exclusion, mais refusant de céder au découragement et à l'amertume, les deux hommes que le destin a réunis imaginent alors une escroquerie d'une audace inouïe. Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'Etat qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants. Dans l'atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose avec talent la grande tragédie de cette génération perdue.

 

Henri Barbusse, Le feu, 1918

 Pour les hommes du 231e régiment d'infanterie, les différences d'âge et de condition sociale n'importent plus. Tous sont venus s'enterrer dans les tranchées boueuses de Crouy, sous la pluie et le feu de la mitraille allemande. Leur seule certitude face aux armées ennemies: "I'faut t'nir". Barbusse fut l'un des leurs. 

 

 

 

Roland Dorgelès, Les croix de bois, 1923

Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d'une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi bouffonnerie, son quotidien et ses moments de terreur.



Deuxième guerre mondiale

Curzio Malaparte, Kaputt, 1942

Kaputt est un livre cruel et gai. Sa gaîté cruelle est la plus extraordinaire expérience que j'aie tirée du spectacle de l'Europe au cours de ces années de guerre. Parmi les protagonistes de ce livre, la guerre n'en joue pas moins le rôle d''un personnage secondaire. Si les prétextes inévitables, n'appartenaient pas à l'ordre de la fatalité, on pourrait dire qu'elle n'a de valeur que de prétexte. Dans Kaputt la guerre vaut don comme fatalité. Elle n'y entre pas autrement. Je puis dire qu'elle n'y entre pas comme protagoniste, mais comme spectatrice, dans le sens où un paysage est spectateur. La guerre c'est le paysage objectif de ce livre.

Jonathan Littell, Les bienveillantes, 2006

En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret ; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien: j'ai fait mon travail, voilà tout; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi ; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif.

 Léon Werth, 33 jours, 1940

Sur les conseils d'un ami, Léon Werth quitte Paris le 11 juin 1940 pour se rendre dans le Jura. Ce voyage, qu'il espérait ne devoir durer que quelques heures, lui prendra en fait 33 jours. L'auteur se rend compte alors que la situation est bien plus préoccupante qu'il n'a bien voulu l'admettre tout d'abord. 33 jours est donc un récit d'exode en même temps qu'un témoignage historique et humain, se refusant à toute vision manichéenne. C'est une leçon contre la haine et une invitation à ne jamais désespérer de l'Homme.

 

VON KAGENECK (August), La guerre à l’est, Lieutenant de Panzer, 1942-45

Pour restituer ce que les soldats de la Wehrmacht ont vécu en URSS, A. von Kageneck raconte l'histoire significative d'une unité - le 18e régiment d'infanterie-grenadiers -, sur le front de l'Est d'un bout à l'autre du conflit. Ainsi suit-on la guerre au plus près des officiers et soldats, dans le quotidien du combat ou de l'attente, quand la crainte de la mort ou de la capture, la discipline, la camaraderie, l'amour-propre expliquent le dépassement de soi.

 

 

CORDIER (Daniel), Alias Caracalla, Folio, 2011  

Voici donc, au jour le jour, trois années de cette vie singulière qui commença pour moi le 17 juin 1940, avec le refus du discours de Pétain puis l'embarquement à Bayonne sur le Léopold II. J'avais 19 ans. Après deux années de formation en Angleterre dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, j'ai été parachuté à Montluçon le 25 juillet 1942.

VERCORS, Le silence de la mer, 1942      

Sous l'Occupation, une famille française est contrainte de loger Werner von Ebrennac, un officier allemand : c'est un homme de grande culture, souriant, sensible et droit. Pourtant, soir après soir, le nouveau maître du pays ne trouvera que le silence obstiné de ses hôtes, un silence au creux duquel apparaît toute "la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui luttent



Guerre du Vietnam

MORRELL (David), Rambo first blood, 1972

John Rambo est un vétéran du Vietnam qui a servi dans les Forces spéciales. de retour aux Etats-Unis, il vit en marge de la société et vagabonde sur les routes du pays. Il croise un jour Wilfred Teasle, le chef de la police d'une petite ville du Kentucky. le premier symbolise la révolte, le second l'ordre. Au départ, le litige qui les oppose est dérisoire mais aucun des deux ne cèdera. Ce qui les conduira à un duel sans merci. Une chasse à l'homme s'engage dans la forêt. Rambo devra lutter contre ses poursuivants et survivre dans la nature sauvage.